Depuis son communiqué de presse diffusé dimanche sur le site officiel du Figaro Magazine, tous les journalistes avaient en effet compris que le président était contraint de se retirer de la vie politique. Le décès, la veille, de la chanteuse américaine Whitney Houston avec laquelle il venait d'avoir une petite fille âgée de seulement quatre mois, l'oblige à se consacrer à son éducation.
Les dirigeants des partis politiques concurrents ont aussitôt reconnu unanimement le "courage" du Président dans le drame qui l'accable. Madame Nathalie Arthaud (LO) s'est défendue être la mère de la petite fille, comme certaines rumeurs fielleuses l'avaient laissé entendre, mais rend hommage à un "homme d'État dont nous nous souviendrons longtemps", tandis que Monsieur Poutou (NPA), citant Hegel, a déclaré: « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion », et sans que l'on sache précisément s'il s'agissait d'une référence à la taille du Président, ou à la relation amoureuse de ses parents. Au bord opposé, Mme Le Pen, aussi peinée que madame, a rendu hommage au "petit homme qui devint grand à force d'étendre son cou vers elle".
En revanche, ses proches, habituellement très discrets, se sentent comme "orphelins" suite à sa décision qu'ils estiment "responsable mais pas coupable". De plus, Messieurs Copé, Guéant, Bertrand, Besson, Woerth, Dassault, Guaino, Morano, Fillon et De Villepin ont tous déclaré être les mieux placés pour reprendre le flambeau.
D'autres analystes se risquent à une explication complémentaire: connaissant la conscience du devoir accompli de M. Sarkozy, ils pensent que ce dernier a préféré confier à un autre la tache de conduire le paquebot "France" vers de nouveaux horizons toujours plus prometteurs. Sommé par les journalistes de Paris-Match de remonter immédiatement dans le bateau, l'ex-commandant affirme avoir déjà sauvé "des millions de personnes", dont quelques citoyens Grecs qui se trouvaient à bord, et aspirer à quelques jours de RTT en compagnie de la maitresse de M. Hollande qui, s'il est aussi bien placé qu'on le dit, n'en aura plus l'usage.
Vers 22h ce soir, une foule reconnaissante s'est massée chaleureusement aux abords de l'Élysée, tentant de timides "Bis, bis, bis". Apparaissant en pyjama de zibeline noire comme la France qui se couche tôt, le Président a tenu à remercier ses sympathisants, en les saluant d'un "Travail, Famille, Patrie" amical, avant de déclarer: « Si j'aurais présenté ma candidature, j'aurais pu gagner, mais j'aurais pas pu amener ma fille dans l'école le matin. Vous savez, ce job est très prenant, et il faut travailler tous les jours pour comprendre la complexité du monde que j'ai essayé de simplifier pour que ce soit plus facile. En plus, on travaille avec des étrangers qui parlent pas not langue, et moi que je parle pas la leur. C'est pour ça qu'il faut moins d'étrangers en France; pour qu'on se comprenne bien. Sauf Angela [Merkel, ndlr], parce qu'elle comprend tout et nous dit comment faut faire. »
Seule la presse de Gauche, "Le Point" en tête, s'est risquée à des critiques mordantes, dont voici quelques extraits:
- « Nicolas Sarkozy quitte la scène politique sur la pointe des pieds, talonnettes usées. » (Le Monde),
- Il s'agita pendant cinq ans, du Fouquet's à Marbella, de Mykonos à Saint-Moritz, de Tokyo jusqu'à New-York, pour mieux se reposer, dans le nid douillet du Conseil Constitutionnel. (Libération)
- Certains diront bientôt de lui qu'il avait le teint terne, que la morne lenteur de ses discours accablait son auditoire assoupi, que les idées que nous devions reporter dans nos chroniques ne brillaient que de l'éclat que nous leur donnions (Le Point)
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