jeudi 23 février 2012

Mélenchon, Présidons!

Jean-Luc Mélenchon n'aime pas entendre son nom scandé dans les meetings, et déteste la personnalisation de l'élection présidentielle.
Car pour lui, les trois piliers de la politique sont: Intérêt général, Souveraineté, Implication populaire.
De ces choix résulte le modèle de développement économique proposé.
En quoi ces propos se rejoignent-ils? En quoi le différencient-ils des autres candidats? En quoi le transforment-ils en "homme providentiel de la situation"?

En quoi ces propos se rejoignent-ils?
Pourquoi politiques et médias s'acharnent-ils à personnaliser cette élection si particulière, à coups de petites phrases, de dénigrements de l'adversaire, de sondages dénués de sens, au détriment de débats de fond sur les programmes? Pourquoi devinons-nous que tous les candidats luttent pour le pouvoir avant le succès de leurs idées?

Parce que c'est la loi de l'audimat; la loi du spectacle; le nivellement du débat par le caniveau; la victoire des apparences sur le contenu ; l'obscurantisme organisé qui interdit en effet toute explication compliquée dans le format unique du 2'30" à un auditoire abruti par 30 mn de publicités à consommer sur place... et au final, c'est une usine à fabriquer le consentement exigé des puissants.

Au contraire, refuser la personnalisation du débat, c'est mettre l'intérêt général en avant; c'est s'adresser à l'intelligence du public devenu acteur; c'est reprendre collectivement le pouvoir; c'est lutter contre le "populisme" que ses adversaires pratiquent en lui reprochant le sien.


En quoi le différencient-ils des autres candidats?


UMP et PS s'accommodent très bien de ce système, pour mieux en profiter. Au risque de l'effondrement démocratique par l'indifférence du public. Car l'abstentionnisme, le rejet de la politique devenue "classe" à elle seule, quelques milliers d'individus, proviennent du reniement du débat de fond; de moins en moins de gens se reconnaissent dans de fausses controverses convenant finalement que seule la position du curseur les oppose: âge de la retraite, assiette de l'impôt, modalité de séparation des banques d'affaires de celles des dépôts, salaires minimum et maximum. Le bi-partisme ambiant UMP/PS, savamment orchestré par des médias obéissants et un CSA dépassé, le démontre tous les jours.

Et c'est très utile pour éviter de sortir du "cadre toléré": une Europe néo-libérale et autoritaire qui s'impose aux  "démocraties"  européennes au mépris de l'intérêt général.


Jean-Luc Melenchon n'échappe pas aux règles médiatiques: petites phrases, injures, narcissisme parfois, font partie de son registre. Oui, mais pour lui, c'est une stratégie, un passage obligé. Il n'a pas le choix que de plaire aux médias pour y être convié et faire passer ses idées. Mais vous ne le verrez jamais plus épanoui que lorsque fusent les applaudissements après une longue démonstration, jamais plus énervé que lorsque certains l'interrompent en huant le nom de ses adversaires. Les exemples sont nombreux: ses altercations avec des journalistes, ses injures aux dirigeants du F.Haine qui cassent le lissage de leurs discours, la critique des Traités Européens, au risque de passer pour un nationaliste auprès des moins attentifs... Mais toujours, il revient au fond; l'humour et l'injure sont des armes au service de son idéologie écolo-républicaine. C'est sa différence. Se servir des armes et de la puissance des médias, pour mieux la renverser ou la démonter.

En quoi le transforment-ils en "homme providentiel de la situation"?
Ceux qui n'ont pas perçu que notre pays est en guerre, feraient mieux de se réveiller. Ce n'est pas une guerre invisible, c'est une guerre dissimulée. Comme les conflits traditionnels aux attaques "chirurgicales" qui dissimulent les milliers de victimes civiles, la guerre économique n'échappe pas à la propagande de guerre. Les victimes? Les SDF en bas de chez vous, les mal-logés, les chômeurs, les Roumains, et bientôt les classes moyennes, comme en Grèce, puis plus tard, la planète, asphyxiée par l'absence de règles du jeu et la cupidité d'une minorité incontrôlée.


Les chefs de guerre se réfugient dans des bunkers sur-protégés: voitures blindées, villa sécurisées, gardes du corps... c'est du folklore. Fichage bio-métrique, vidéo-surveillance, endettement des états et affaiblissement des services publics sont les armes d'asservissement massif.


Leurs officiers sévissent dans les étages supérieurs des ministères, des institutions internationales, des grandes entreprises, des salles de compensation, des télévisions, des groupes de pression à la mode de "think tanks" et des grandes banques américaines...

Quant aux armées, vous et moi, convaincues que leur sacrifice vaut mieux que la mort, elles rivalisent d'allégeances aux exigences des marchés, courant après des ennemis plus pauvres et humiliés qu'elles.


Pensiez-vous, en 2007, qu'un slogan comme "travaillez plus pour gagner plus", allait changer notre vie? Crise des "hedge-funds" ou pas, il vous promettait au contraire de nous enfoncer dans les difficultés quotidiennes, pour mieux nous abrutir.
Pensez-vous aujourd'hui qu'un referendum sur le budget de la formation continue va vous rendre votre rôle de citoyen? Il vous invite au contraire à vous rendre complices de l'égoïsme des puissants.

Pensez-vous qu'un cacique social-démocrate comme F.H. puisse lutter contre la finance qu'il redoute d'abord de décevoir? En trente ans de responsabilités politiques, il n'a jamais montré sa volonté de lutter contre la "finance" en dehors de la fièvre d'un meeting électoral.

Pensez-vous qu'en reconduisant les étrangers dans leur pays comme le propose le F.Haine, vous proposerez un bel avenir à vos petits-enfants, qui vivront dans un village planétaire plus petit que la France d'aujourd'hui?

Il nous faut d'urgence stopper le rouleau-compresseur qui sévit déjà en Grèce et aux États-Unis, et menace le Portugal, l'Espagne, l'Irlande, la Russie... Il nous faut inverser le rapport de forces que les marchés imposent aux peuples. Nous devons lutter contre la crise écologique, corrélative aux lois du marché, pour assurer la qualité et la quantité alimentaire, et surtout préserver l'environnement de nos descendants.

Comme dans les précédents épisodes tragiques ou glorieux de notre histoire, en France et ailleurs, cette rupture ne sera pas spontanée. Qui peut croire que ceux qui ont souhaité, ou bien accompagné, la crise de 2008 et l'effondrement de la Grèce, dont par exemple le fossoyeur et piètre économiste D. Strauss-Kahn, voudront ou pourront la redresser? Certainement pas les Grecs, qui souffrent de cela!

Dans des conditions similaires, l'Équateur élit à sa tête début 2003 Lucio Gutiérrez, lors d'une campagne axée sur la lutte contre la corruption, la réduction de la pauvreté, l'augmentation des investissements publics dans les domaines de la santé et de l'éducation, la promotion de ses «cinq sécurités» (qui sont sociale, citoyenne, juridique, écologique et alimentaire) et enfin la stimulation d'une compétitivité créatrice d'emplois. Incapable de s'imposer face, entre autres, au FMI, M. Guttierez et sa politique d'austérité sont chassés par le peuple équatorien fin 2004. Ce n'est que depuis 2007, sous Rafael Correa, que l'Équateur a su finalement prendre le virage anti-libéral revendiqué par beaucoup, mais que seul Rafael Correa a su mettre en œuvre.

Il y a toujours des alternatives. Mais tout le monde n'est pas capable ou désireux de les mener. Ce que S.rkozy a su défaire en France, en à peine dix ans de pouvoir, le PS n'aspire même pas à le réparer. Et quand bien-même il le souhaiterait, croyez-vous vraiment que le remplaçant providentiel de D. Strauss-Kahn en serait capable?

En cette année 2012, il y a une forte tête. Il aspire à un changement. Mais pas seulement de photo dans les mairies. Il nous propose une Révolution Citoyenne et une Transition Écologique, pour contrecarrer l'austérité qui nous est imposée par ailleurs, sans exception... Il nous propose de mener un combat difficile, mais ne s'attife pas des habits de courage que d'autres couards revendiquent. Ce n'est pas nécessaire. Il a prouvé par le passé son indépendance et sa capacité d'emporter un combat impossible contre le système, qu'il a quitté pour ces mêmes raisons. Il est craint (ou admiré) par ses pairs pour sa détermination et la puissance de ses raisonnements. Il n'abandonne jamais ses convictions, ne trahit pas ses amis, d'hier et d'aujourd'hui.

Ses détracteurs dénoncent son "populisme", d'autres son programme, son isolement politique, son appartenance au système, l'affaiblissement de la gauche, ou bien le risque qu'il finisse également par abuser du pouvoir auquel il prétend.

Point par point je réponds, comme je répondrai à tous ceux qui voudraient ajouter des critiques dans la rubrique "commentaires" ci-dessous:
  1. populisme: si l'on regarde au-delà des petites phrases reprises dans les journaux, ce que vous faites ici, on sait bien que JLM s'adresse toujours à l'intelligence et au raisonnement de ses interlocuteurs. Les populistes, eux, parlent à leur inconscient.
  2. programme "l'Humain d'abord": sortir de l'austérité par la relance, relance par la transition écologique, implication citoyenne par le changement de République, sortie du Traité de Lisbonne pour une Europe des peuples contre la technocratie libérale, nationalisation d'entreprises de bien public, mise hors de nuire des spéculateurs, ne constituent-ils pas des réponses adaptées pour briser la folie que l'on connait?
  3. isolement politique: le Front de Gauche est au contraire une mosaïque de partis variés, qui se donnent un porte-parole commun, mais conservent leur liberté de parole. C'est le contraire d'une machine politique, c'est le rassemblement des peuples; c'est le contraire des luttes individuelles, c'est la recherche de l'intérêt général. Son apparent "isolement" n'est que l'image de sa représentation dans les médias. Il a au contraire vocation à rassembler le plus grand nombre comme JLM a su pour la première fois depuis trente ans rassembler les gauches de gouvernement.
  4. appartenance au système: difficile de lui reprocher en même temps sa marginalité... souvenons-nous seulement que ceux qui votent pour lui veulent un candidat crédible, capable de remporter une élection, pas (encore?) une révolution armée!
  5. la division de la gauche: quoi? le PS serait de gauche? C'est au contraire en votant PS que l'on affaiblit la gauche; voter PS, c'est accepter de remettre aux Calendes l'application d'un programme de gauche, c'est conforter les marchés dans leur entreprise de destruction. C'est aussi accepter en connaissance de cause l'assurance d'être trahi.
  6. abus de pouvoir: aucun risque. La Constituante, un régime parlementaire l'en empêcheront. Les composantes du Front de Gauche s'y opposeront. Ses amis l'en dissuaderont, ses ennemis aussi. Mais la meilleure garantie, c'est vous et moi, car c'est NOUS qui prendrons le pouvoir, et nous veillerons à ne pas le rendre avant longtemps!
Vous voulez la preuve de ce que j'avance?

La preuve par l'exemple des retraites (10 mn): comment le système mediatico-politique produit la peur, comment la droite aidée par la social-démocratie, fabriquent ensemble le consentement du peuple et endort la vigilance des syndicats, et comment JLM, seul, démontre l'absurdité de ce reniement de l'intérêt général.

Zapping Retraites avec Mélenchon par melenchonfan

Aurez-vous remarqué comment Nicolas Beytout n'oppose plus qu'une moue inquiète aux arguments imparables de JL Mélenchon? Lui, il peut!

 Mélenchon, présidons!

2 commentaires:

  1. Mélenchon, présidons maintenant ou jamais !

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  2. Il est bien évidemment POLITIQUEMENT INCORRECT de dire que la Dette (contractée depuis 73) est illégitime... et pourtant Logique en creusant bien. (nous devons entendre les solution des exemples équatorien et islandais qui a réduit en pièce l'hégémonie financière de leur société et ainsi éviter plus de pillage "légaux"/ "constitutionnels")

    Les Solutions à nos problème sont: La Création Monétaire (1); la Représentation ou Délégation du pouvoir politique du peuple souverain (problème/crise de Gouvernance, Crise Démocratique) (2); et évidemment une crise d'Ordre écologique (3) - Une fois ces 3 piliers corrigés, réglés... Nous pourrons ensemble régler la Crise Économique et Sociale.

    C'est Une ´Revolution, elle est Citoyenne... et Républicaine:
    ÉGALITÉ - LIBERTÉ - FRATERNITÉ
    L'espoir est à jamais marqué dans notre Devise.

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