Il semblerait que les déserteurs du vote "gauchiste" se mobilisent enfin pour défendre des valeurs si longtemps déconsidérées.
Il aura donc fallu l'effacement quasi-total du Parti Communiste et des partis d'extrême gauche du paysage politique français, la chute du Mur de Berlin, les coups d'État financiers bombardant des droites brutales à la tête de presque tous les pays développés, pour qu'enfin s'élève le "bruit et la fureur" du peuple de gauche.
Car enfin, l'Union de la Gauche, dont on nous rappelle depuis trente ans qu'elle amena les idées de gauche au pouvoir en 1981, ne fut-elle pas au contraire le coup de pied fatal de leur entrée au "purgatoire"? Trente années d'expiations des dérives stalinistes et soviétiques, assimilées à l'époque au "Communisme" pour mieux promouvoir la guerre froide? Même le fascisme bénéficia d'une période de "carence" beaucoup plus courte, promu peu après la deuxième guerre mondiale sous le nom d'"anticommunisme" dans certains pays d'Amérique du Sud, en Afrique du Sud, en Asie, souvent avec l'aide de la CIA...
Mais comment les valeurs si bien illustrées par le Programme du Conseil National de la Résistance" ou bien par le programme l'Humain d'Abord du Front de Gauche (re)deviendraient-elles pour le moins communément admises, et pourquoi pas majoritaires, dans une opinion publique fabriquée par ses opposants les plus acharnés?
Jean-Pierre Dupuy écrit dans ses "Propos sur la Crise" :
[...] Et, cependant, la crise a frappé tout le monde par surprise. De même, peut-être, que les commanditaires des attentats du 11 septembre 2001 ne s’attendaient pas à ce que l’impact des avions fous sur les tours jumelles les fasse s’écrouler, personne, ou presque, n’imaginait durant l’été 2007, ni même au printemps 2008, qu’une crise très localisée dans le secteur du marché des emprunts hypothécaire aux Etats-Unis allait faire vaciller sur sa base tout le système financier mondial. Il serait trop cruel de rappeler l’aveuglement complet des autorités et leurs prévisions qui apparaissent rétrospectivement comme irresponsables, d’un ex-patron de la FED à celui du FMI, de tel ministre des finances à tel chef d’état. Et voici les mêmes qui s’auto-congratulent, tout fiers que le pire ne se soit pas produit, dans l’ignorance que les rails sur lesquels ils ont remis le capitalisme le mènent probablement à l’abîme. La bonne opinion qu’ils ont d’eux-mêmes est insupportable, la complaisance qu’ils manifestent pour leurs ouvrages est ridicule, leur optimisme est obscène.
Contrairement à l'après-guerre qui a renouvelé ses dirigeants et chassé les précédents, la caste qui a mis en place le système d'une concurrence libre et non faussée dans la plupart des pays du monde, en conserve la maitrise après les crises à répétitions qui, l'une après l'autre, impose brutalement aux populations des appauvrissements successifs pendant que la richesse écœurante des élites explose littéralement.
C'est la faillite démocratique! Le conflit d'intérêt, serpent de mer de la média-sphère, disparu sitôt
son évocation publique, reste bien peu règlementé au regard des
scandales qu'il suscite en politique, dans les affaires, en justice,
dans les conflits armés... mais aussi au regard des nombreuses lois
sécuritaires, commerciales, communautaires, fiscales qui défendent
toujours mieux l'intérêt particulier.
En effet désormais, les bénéficiaires du système en sont également les maitres et arbitres. Les exemples sont nombreux: le scandale du sang contaminé, les marées noires, les affaires d'État cachées derrière le Secret Défense, la guerre en Irak, le Referendum sur le Traité de Constitution Européenne, l'affaire du Mediator, les crises économiques actuelles... dois-je insister? Comment expliquez-vous le désintérêt total de nos dirigeants à renouveler nos institutions et favoriser la démocratie participative? La seule prétendante au trône, Ségolène Royal, qui l'ait défendue en 2007 a été lâchée, y compris par les dirigeants de son propre parti, perdant ainsi les élections. Sa position lui a été fatale. Le savait-elle?
Car c'est bien en renonçant à modifier les règles du jeu politique que le Parti Socialiste, tout en défendant des idées humanistes, et en luttant pour plus de justice sociale que la droite libérale, est l'allié objectif du capitalisme. C'est en cela que les antiennes simplistes d'"UMPS", "Gauche molle", "Machine à perdre" prennent leur sens. Le Parti Socialiste, au moins depuis 1983, est le pendant utile de la droite pour les néo-libéraux. Il est par conséquent le principal artisan de l'abstention, le creuset d'un national-populisme en quête d'identité et d'exutoire de sa colère. Il est LE vote inutile.
L'enjeu de ces élections présidentielles, c'est la démocratie; c'est rendre au peuple son autonomie collective; c'est pouvoir sortir de cette spirale infernale; c'est briser les fers du bi-partisme que voudraient nous imposer les puissants; c'est accéder à notre autonomie, notre libre-arbitre, notre capacité à décider ensemble; c'est préférer pour nos enfants un monde de paix et de justice dans un environnement protégé!
Et c'est bien sur voter Front de Gauche!
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