Ce billet est un hommage aux femmes révolutionnaires, d'hier et d'aujourd'hui. A travers le portrait de quatre d'entre elles, Olympe de Gouges, Louise-Michel, Rosa Luxemburg et Arundhati Roy, c'est le courage et l'altruisme de femmes révoltées que nous redécouvrons.
Marie Gouze, dite Marie-Olympe de Gouges, née à Montauban le 7 mai 1748 et morte guillotinée à Paris le 3 novembre 1793, est une femme de lettres française, devenue femme politique et polémiste.
Auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits en faveur des droits civils et politiques des femmes et de l’abolition de l’esclavage des Noirs.
Elle est devenue emblématique des mouvements pour la libération des femmes, pour l’humanisme en général, et l’importance du rôle qu’elle a joué dans l’histoire des idées a été considérablement estimée et prise en compte dans les milieux universitaires.Citation: « La femme a le droit de monter à l’échafaud ; elle devrait aussi avoir le droit de monter à la tribune. » clame Olympe de Gouges durant la révolution française
Louise Michel (1830-1905), alias « Enjolras », est une militante anarchiste et l’une des figures majeures de la Commune de Paris, pendant laquelle elle connut Clémenceau qui la protégea lors de sa déportation (1873-1880). Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement anarchiste.
Extrait de sa biographie: En janvier 1887, elle se prononce contre la peine de mort, en réaction à la peine capitale à laquelle vient d'être condamné son ami Duval8. Le 22 janvier 1888, après avoir prononcé dans l'après-midi un discours au théâtre de la Gaîté du Havre, elle est attaquée dans la soirée à la salle de l'Élysée par le « chouan » Pierre Lucas qui lui tire deux coups de pistolet ; blessée à la tête, elle refuse de porter plainte contre son agresseur.
Citations: « Il n'y a pas d'héroïsme puisqu'on est empoigné par la grandeur de l’œuvre à accomplir et qu'on reste au-dessous. » Mémoires (1886)
« Chacun cherche sa route; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux. »
Aujourd'hui, une station du métro parisien porte encore son nom. " Elle doit son nom à l'institutrice Louise Michel, surnommée la "vierge rouge", qui écrivit des romans sociaux ainsi que ses mémoires."
Jean-Luc Mélenchon, dans son discours fondateur du Parti de gauche du 29 novembre 2008, se réclame de Louise Michel : « Nous plaçons le Parti de Gauche sous l'auspice tutélaire des deux visages qui dorénavant nous accompagneront : Jean Jaurès et l’indomptable Louise Michel. »
Rosa Luxemburg (1871-1919) est une militante et théoricienne marxiste, socialiste, communiste et révolutionnaire allemande. Née d'une famille juive aisée, elle fut assassinée par ses anciens camarades socio-démocrates à Berlin pendant la Révolution allemande, lors de la répression de la révolte spartakiste de Berlin.
Figure de l'aile gauche de l'Internationale socialiste, fidèle à l'internationalisme, elle s'est opposée à la Première Guerre mondiale. Pour cette raison, elle fut exclue du SPD, et co-fonda la Ligue spartakiste.
Rosa Luxemburg est une référence du socialisme révolutionnaire et du communisme démocratique. De son nom est dérivé le terme de luxembourgisme, s'inspirant de sa pratique et de sa théorie.
Citation: Et plus l'homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent,
Arundhati Roy (1961-) Elle s'appelle Arundhati Roy, elle est indienne, militante engagée dans le mouvement altermondialiste. Elle combat aussi bien la
politique réactionnaire de l'administration Bush que Ben Laden « ce vieil acolyte de la
CIA ». Elle lutte contre les essais nucléaires indiens et pakistanais, et le
fondamentalisme hindouiste. Elle dénonce toutes les formes d'oppressions en Inde, celles
provoquées par la sauvagerie du capitalisme et celles liées à une société
rurale cloisonnées en castes, clans et cultes.
Après une jeunesse misérable, elle se marie en 1984 et publie en 1996 un roman exceptionnel, "le Dieu des petits
riens" (Booker's Prize). Elle
milite inlassablement pour la paix, et à son engagement social s'associe
une lutte contre les transformations radicales que les
Etats et les grandes sociétés font subir aux populations et à leur
environnement (atome, barrages). Elle se bat contre les dommages irréversibles
que l'on inflige à la nature au nom d'un
modèle de développement qui n'a pas d'autre moteur que l'argent et
le profit à court terme. Elle dénonce la violence faite aux hommes et à
leur habitat parce que cette violence est aussi source
d'injustices, donc de violences en retour. Elle est effrayée qu'à
aucun moment les esprits des dirigeants ne soient effleurés par l'idée
que « la seule réponse valable au terrorisme est de
résoudre les injustices qui l’engendrent ». Elle s'engage, elle
lutte, elle s'expose, elle prend des risques. C'est une emmerdeuse,
belle, magnétique, incroyablement déterminée, une empêcheuse de
tourner en rond, et elle essaye précisément d'empêcher que tout ne
tourne en ronds, en fric, au fond de quelques poches pleines puissantes et corrompues.
Arundhati Roy défend que la vraie liberté consiste à se débarrasser de son rôle de victime.
Citations: « Je ne peux pas aller m'acheter une vie ailleurs [Dehli]. Ce n'est pas
parce que j'adore l'Inde, mais je fais partie de la biodiversité, avec les oiseaux ou les
poissons. Et puis, là où je vis, il est important d'être un hooligan, un citoyen qui
dérange. Il faut se servir de sa liberté, sinon on vous la reprendra ! » (Journal Le Monde, 2002).
Bien sur, j'aurais pu citer Angela Davis ( « Le succès ou l’échec d’une révolution peut toujours se mesurer au
degré selon lequel le statut de la femme s’en est trouvé rapidement
modifié dans une direction progressive. »), ou bien Asmaa Mahfouz (« Ne dites jamais qu’il n’y a pas d’espoir. L’espoir ne disparaît que si
vous dites qu’il n’y en a pas. Aussi longtemps que vous descendrez avec
nous [Place Tahrir le 25 janvier 2011], il y aura de l’espoir. N’ayez pas peur du gouvernement. Ne
craignez personne hormis Dieu ! ») ou encore Fatoumata Diallo (Burkina Faso, 1983: Fatou manie avec autant de talent la kalachnikov, la guitare électrique ou le micro, pour haranguer les foules lors des meetings ou chanter à l’occasion des prestations de l’orchestre musical féminin...), les "Soldaderas" de la révolution zapatiste, Aung San Suu Kyi, et bien d'autres...
Et je termine cet article par la citation d'actualité d'un homme: "Le programme de la révolution socialiste doit retentir de nos jours comme le tocsin pour les femmes de la classe ouvrière !" (Trotsky, 1935, dans "Où va la France"), en espérant qu'elle inspirera encore de nombreuses jeunes femmes à lutter pour leur émancipation et contre toutes les injustices.
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