samedi 14 janvier 2012

La chute, politique fiction?

Au soir de ce mois d'avril 2012, l'accablement des soutiens du président sortant est palpable. Entre incrédulité et sidération, ils viennent d'apprendre que leur champion est cinquième du premier tour des élections présidentielles. Ils voulaient pourtant y croire, confortés par les derniers sondages  et l'affaiblissement du candidat socialiste ces derniers jours. Moins de 6 millions/16% de suffrage, la sanction est cruelle.


Mais, rétrospectivement, n'y avait-il pas quelques raisons de s'alarmer? Revoyons les causes d'une déconfiture bien cachée...

Coincée entre un bilan inavouable et un programme inexistant, la stratégie de campagne, point habituellement fort de Nicolas Sarkozy, fut à l'image d'une droite "la plus bête du monde".

Bilan honteux
Est-il nécessaire de rappeler la chronologie d'un quinquennat dont chaque décision s'est opposée à l'intérêt général? Des débats institutionnels volontairement racistes au démantèlement des services publics, du déni de démocratie à l'incompétence en matière de politique internationale, des "affaires" au verrouillage des postes de pouvoir, de l'autocratie à l'oligarchie, tout aboutit à l'inéluctable affaiblissement de l'État, moralement et financièrement.

Programme inexistant
Les promesses de dernière minute concernant la TVA "sociale", la "Taxe sur les transactions financières", la "revalorisation" du salaire des enseignants ou la hausse des taux d'intérêt du Livret A (la veille du scrutin!) furent enfin perçues pour ce qu'elles étaient: des gesticulations, des réactions de paniques, des tentatives désespérées de survie politique.

Stratégie défaillante
La privation totale de débats de fond, remplacés par les invectives ou les menaces; la mise à l'écart des personnalités brillantes, au profit d'une bande de desperados uniquement chargés de tirer sur l'adversaire; les derniers relais d'opinion totalement dévoués au président sortant mais dépassés par des électeurs saturés de promesses non tenues, ont aujourd'hui mis à mort un parti usé, déconfit et sans avenir.

En réalité, Sarkozy savait depuis octobre 2011 que le Pouvoir (le vrai, celui qui fait et défait les Rois) l'a lâché au cours des primaires du PS. Leur succès et la promotion extraordinaire dans les médias du courant hollandais, furent facile à décrypter pour ce spécialiste des réseaux d'influence. Il n'en ressentit aucune amertume, goutant finalement assez peu le sacerdoce de la fonction "publique", et aspirant à une nouvelle vie à titre personnel.

Sa dernière mission était donc d'empêcher la gauche, celle du Front de Gauche, de l'emporter, et accessoirement de ponctionner encore un peu les caisses de l'État au profit de ses commanditaires.

C'était sans compter sur la combattivité étonnante de JL Mélenchon en ce premier tour des Présidentielles qui, non content d'atteindre la finale de justesse, conteste désormais la suprématie du PS.

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