lundi 2 janvier 2012

Jusqu'où notre consentement nous emmènera-t-il?

Crise économique

L'Austérité, cette fatalité que nos dirigeants obéissants nous imposent à chaque "crise", avait jusqu'ici l'avantage de n’être qu'un "mauvais moment" à passer, en vue d'une perspective d'heureuse abondance.

Mais nous comprenons bien en cet hiver 2011, que cette politique est sans fin...
S'il s'agit de "rembourser la dette de l’État" sans revoir totalement ses recettes,
S'il s'agit de vivre "au niveau de nos moyens" sans mesures protectionnistes,
S'il s'agit de "sauvegarder" les systèmes bancaire et financier sans les réglementer,
... les sommes astronomiques concernées nous y engagent pour des décennies. L'acceptez-vous, alors que les richesses mondiales n'ont jamais été aussi grandes?

Crise écologique

Le réchauffement climatique, les catastrophes plus ou moins "naturelles" (marées noires, accidents nucléaires, inondations...), les crises alimentaires (malnutrition dans les pays du tiers-monde, obésité dans les pays développés, privatisation de biens fondamentaux comme l'eau et les terres fertiles...) ont des conséquences encore à peine visibles. Mais qu'en sera-t-il dans cinquante ou cent ans?

Crise des valeurs

"Contrôle, Inégalités, Divisions" semblent plus proches de notre quotidien que la célèbre maxime qui orne les façades de nos mairies...
Que reste-t-il de liberté aux 8 millions de Français qui doivent se battre chaque jour pour satisfaire leurs besoins en vivant en dessous du seuil de pauvreté?
Pourquoi, jusqu’à 25 ans, avez-vous une chance sur 5 d’être pauvre en 2009?
Comment 10% des ménages (les plus riches) détiennent-ils la moitié du patrimoine de tous les Français?

Crise démocratique

C'est un phénomène général et évolutif: les représentants élus n'ont plus la confiance des peuples. Et pourquoi donc?
Les raisons généralement invoquées sont leur coupure de la vie réelle, le peu d'attention qu'ils peuvent porter à chacun de leurs nombreux mandats, le pouvoir réduit des parlementaires du fait des transferts vers l'Europe d'une part, en régions d'autre part...
Mais, que pensez-vous du choix réel qui vous est laissé lorsque vous êtes (rarement) consultés? N'est-il pas étonnant que nos dirigeants aient récemment condamné la tentative de referendum en Grèce, jusqu’à l’empêcher? N'est-il pas inadmissible qu'un élu puisse se dédire de ses promesse électorales, sur la foi desquels il fut choisi, sans aucune sanction? N'est-il pas scandaleux qu'un représentant du peuple puisse manquer à ses responsabilités sans qu'il ne rende de compte à une justice indépendante (sang contaminé, lobbies pharmaceutiques, financiers...) ?
Par ailleurs, que pensez-vous des sujets sur lesquels vous êtes consultés? Élire un édile choisi par son parti selon des critères souvent bien obscurs est une chose, prendre une décision lors d'une consultation populaire en est une autre (Constitution Européenne...). Sommes-nous encore en démocratie selon votre appréciation personnelle?
N'y a-t-il donc aucune raison d’espérer?
Quand j’étais adolescent dans les années 70', des mouvements contestataires étaient passés à la lutte armée: Brigades Rouges en Italie, RAF en Allemagne, IRA en Irlande, Action Directe en France, dénonçaient déjà la captation des pouvoirs politiques et économiques par une minorité.
A cette même époque, alors que les ordinateurs et autres robots commençaient tout juste à intégrer les usines et les banques, j'imaginais ma génération travailler de moins en moins, à mesure que l'automatisation des taches sans intérêt seraient généralisées... Notre civilisation deviendrait celle du temps choisi, de la culture et des loisirs. Notre responsabilité principale serait d’éradiquer la faim et la pauvreté des pays du tiers monde; ainsi, chacun sur terre définirait son mode de vie en toute liberté, hors de menaces vitales, sans tension ni conflits.
Aujourd'hui, lorsque je parle de mes aspirations passées, on me traite d'abord d'"utopiste", avec un léger sourire désabusé. Mais lorsque je demande quelle légitimité ont les entreprises à capter l'essentiel des richesses produites, lorsque j'interroge mon interlocuteur sur l’utilité humaine qu'il en est fait, le sourire s'efface au profit d'une réflexion qui n'est pas si compliquée. En effet, pourquoi?
Et pourtant, bien des penseurs, enseignants, philosophes, économistes et autres citoyens ont développé des idées généreuses mais rarement relayées dans les médias de masses.

Solidarité

Avez-vous entendu parler de ce village de 3000 habitants en Andalousie, Marinaleda, qui vit depuis plus de 30 ans en démocratie "directe", ne connait aucun chômage, aucune police ni délinquance, ni promoteurs, ni banquiers?

Liberté

Connaissez-vous le principe du "Revenu de Base", qui permettrait à chacun, des plus jeunes aux plus âgés, tout au long de leur vie, de bénéficier d'un revenu délié de toute obligation, mais suffisant pour vivre dignement?

Responsabilité

Voulez-vous élaborer une Constitution des Citoyens, ou bien mieux comprendre en quoi nous vivons dans une démocratie de façade? Un blogueur passionné, Etienne Chouart, vous y invite!
Que faire?

Se résigner

La Grèce, au cœur de la tourmente économique depuis 2008, accumule les politiques d’austérité successives sans que ses comptes ne s’améliore.
Au contraire, la détérioration de sa dette publique et la doctrine européenne selon laquelle les banques centrales doivent être indépendantes des états font exploser les taux d’intérêts proposés par les banques, et aggravent encore la situation.
Les services publics et sa population sont sacrifiés par le gouvernement social-démocrate qui finit par remettre les clefs du gouvernement à une alliance d'anciens financiers, pensant sans doute que ceux qui sont la cause de leurs problèmes vont vouloir les résoudre... L'Italie ne tarde pas à la suivre sur la même voie en 2011. Puis l'Espagne, suite aux élections que remporte la droite.
La preuve est faite en Europe et aux États-Unis que le système économique est incontrôlable, et ne peut tenir que tant que les États soutiennent les banques et que leurs populations l'acceptent. Pourtant...

Résister

En 2007, le Venezuela rompt avec le FMI dont il a remboursé la dette, et s'affranchit en quelques années des sociétés américaines qui exploitaient ses ressources pétrolières et corrompaient ses dirigeants;
Entre 2003 et 2010, l'Argentine négocie sa dette pour n'en rembourser qu'un quart, instaure des droits de douanes élevés, et retrouve le chemin de la croissance et de la souveraineté;
En 2010, l'Islande se dote d'une Constitution Citoyenne après avoir par deux fois refusé les modalités de remboursement de sa dette publique (2 référendums populaires); un de ses anciens premier ministre est traduit en justice pour ses manquements, ayant abouti à la faillite de la banque Icesave 2008.
Printemps 2011: les pays du Maghreb se révoltent les uns après les autres contre leurs dictateurs. Tunisiens, Egyptiens, Syriens et Lybiens préparent leur démocratie.
Automne 2011: le mouvement des Indignés et Occupy Wall Street manifestent leur mécontentement en scandant "nous(99%) ne paierons pas pour leur(1%) crise!"

Voter

En avril 2012 se tiennent les élections présidentielles en France. Peu après, les élections législatives. Le nombre des candidatures (une quinzaine au total) semble attester d'un pluralisme politique propre à une démocratie bien vivante.
A part le Front National, qui fait porter la responsabilité d'une partie des problèmes économiques de la France sur l'immigration, tous les courants politiques de tous les partis semblent accepter que la dérégulation de la finance internationale et les politiques ultra-libérales actives dans tous les pays occidentaux (même ses propres artisans!) représentent le problème principal, d’où découlent les injustices, les désordres sociaux, écologiques et économiques actuels.
Mais les solutions préconisées sont-elles adaptées à la force de frappe mondiale qui impose sa politique économique à la population la plus riche du monde? Saurez-vous distinguer, si elle existe, la contre-offensive capable d'imposer la loi de l’intérêt général? Quel projet, sans doute atypique pour rompre avec les échecs des dernières décennies, serait susceptible de renverser le rapport de forces?
Car il ne s'agit pas, ainsi que les télévisions et autres leaders d'opinions essayent de nous en convaincre, de choisir celui ou celle qui va "rencontrer" les Français lors d'un simulacre de démocratie6, pour mieux les convaincre que la prudente et respectueuse gestion des finances publiques est la seule porte de sortie. Pensez-vous que le Gal de Gaulle fut choisi pour ses qualités de gestionnaire?
Au contraire, pour les citoyens humanistes, pour les responsables chargés de familles, soucieux de laisser après eux un monde libre et juste, il s'agit de mandater une équipe de choc capable de s'opposer à des groupes de pression très entraînés, dotés de moyens financiers illimités; il s'agit d'expulser des forces invisibles, mais combien puissantes, de tous les couloirs du pouvoir; il s'agit de doter le peuple d'institutions déconcentrant les pouvoirs d’État pour éviter la corruption; il s'agit de renouveler nos dirigeants qui ont pris de mauvaises habitudes. En un mot, il s'agit de nous lever, et de refuser le diktat des marchés!
Et vous pensez, comme moi, qu'il nous faut attendre la campagne présidentielle afin d'assister aux débats de fonds qui vont départager les "impétrants"? Quoique... un doute m'assaille... pourquoi les deux candidats pressentis par le microcosme et les médias devraient aborder ces sujets difficiles, parfois embarrassants, jamais "audimatogenes" alors qu'ils n'y trouveront aucun intérêt.
Le président-candidat évitera soigneusement toute explication de son bilan désastreux. Ils continuera comme a son habitude de répandre son rideau de fumée sur les solidarités nationales, les paradis fiscaux, les taxes sur les transactions financières, la relocalisation d'emplois durables, la flexibilité du travail, l'importance du dialogue social dans les entreprises, son courage face a une crise économique sans précédent et la préservation de l'environnement. Et maintenant que nous connaissons parfaitement ses liaisons, connivences et réseaux d'amitiés affaires, nous n'avons plus aucun doute sur ses motivations profondes.
Quant au candidat-président, que nous connaissons fort peu, il nous a déjà démontré sa capacité d'emporter un scrutin en se prononçant le moins possible, lors des primaires de son parti. Porté par la vague médiatique qui l'a choisi aussi rapidement qu'elle a du abandonner la candidature de M. Strauss-Kahn, il répondra aux sollicitations nécessaires avec le courage prudent, la témérité retenue et la souple détermination qu'on lui devine. Pour preuve en ce 3 janvier 2012: illustrant à la fois les soutiens médiatiques puissants dont il dispose, et l'absence totale de programme, il écrit en "Une" de Libération: "ce qui est en jeu dans cette élection et dans le choix que feront les Français, c’est [...], plus que l’orientation d’une politique : c’est l’indispensable redressement de la Nation." Tout est dit. Il a même réussi à confondre Nation et État...
Le débat, abandonné dès le départ par les principaux protagonistes, risque d’être parfaitement ennuyeux, et bien éloigné de l'attente des électeurs... Si éloigné, qu'ils ne seront peut-être ni l'un ni l'autre au deuxième tour. Les Français ont déjà si souvent déjoué les prédictions toutes faites du microcosme...
Et vous, qu'en pensez-vous?

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