lundi 22 avril 2013

Le mariage, pour qui?

Le mois d'avril est propice aux mouvements d'humeur. Après un long hiver de frustrations rentrées, il est temps de faire prendre l'air à des idées avides de soleil.

Mais l'on est sollicité de partout: ici un syndicat, là un parti politique; sans compter les amis qui veulent vous inviter; les enfants qui veulent se promener; les grandes personnes qui vous mettent en garde contre les débordements possibles. Tout cela est bien compliqué, somme toute un peu décourageant.

Ces temps-ci, beaucoup de grandes personnes très raisonnables, peu habituées des manifestations et rassemblements populaires, ont décidé qu'il n'était pas encore temps que deux dames ou deux messieurs puissent se marier devant le maire de leur commune. Outre le plaisir que cela procure de réunir famille et amis à cette occasion, les messieurs et les dames objets de leur courroux, revendiquent simplement des droits identiques à ceux qui se marient avec le camp adverse.

Pourtant, personne n'est jamais obligé de se marier de nos jours. Ceux qui ne le souhaitent pas n'y sont pas contraints au-delà de leur propre consentement. D'ailleurs, fut un temps où le mariage était passé de mode. Personne n'aurait eu alors l'idée de manifester pour ou contre le mariage. Les sujets étaient plus charmants, on parlait beaucoup plus d'amour et de liberté.

Oui mais voilà: pour les plus raisonnables des grandes personnes d'aujourd'hui, l'amour et la liberté des autres posent problème. La liberté devrait s'arrêter là ou commence leur pouvoir, l'amour devrait rester convenable, au sens de ce qu'ils avaient décidé qu'étaient les convenances. Et pour le savoir, c'est très facile, il suffit de lire les évangiles.

Ils affirment par ailleurs que si deux personnes de même sexe veulent se marier, c'est peut-être pour avoir des enfants. Cela n'est pas faux. D'ailleurs, la plupart d'entre eux se sont mariés pour en avoir. Il clament que la nature donne aux enfants deux parents aimants, qui sauront prendre soin d'eux. Là, on commence à comprendre qu'en fait, ils n'aiment pas les homosexuels, mais n'osent pas le dire, ils sont bien trop timides.

C'est dommage d'être timide, ça embarrasse tout le monde. S'ils disaient: "les homosexuels sont inférieurs aux gens normaux, nous ne voulons pas qu'ils aient les mêmes droits", tout serait clair. Peu d'entre eux seraient assez courageux pour dire cela et le faire savoir; ils auraient trop honte, aucun porte-parole ne se présenterait pour tenir le crachoir médiatique; les députés n'auraient aucun intérêt électoral à les défendre, et la loi serait passée comme celle qui oblige les vendeurs de boites de conserves à indiquer leur contenu.

Mais, c'est dommage d'être timide. Car du coup, ils ont inventé une ruse de sioux, et soutiennent que "un enfant a besoin d'un père et d'une mère" ou que "l'adoption homosexuelle voudrait faire croire à l'enfant que l'on peut avoir deux pères ou deux mères". Là, on peut difficilement être contre. Avec qui jouerait un enfant qui n'a ni père, ni mère? Qui ferait à manger à un enfant qui aurait deux pères?  Qui installerait le plancher flottant dans la chambre d'un enfant qui aurait deux mères? On voit bien que ces enfants, issus de l'adoption égoïste d'un couple homosexuel,  couteraient tôt ou tard très cher à la société, ne serait-ce qu'en suivi psychologique et en médicaments.

Alors, ne soyons plus timides; exprimons clairement nos craintes quant aux enfants issus du mariage, à la lumière du modeste budget que la nation peut se permettre d'allouer à leur éducation élevage, et actualisons la loi en conséquence. Je propose donc d'interdire dorénavant la procréation aux:
  • couples dont la différence d'âges excède 10 ans; le risque est trop grand pour que le parent le plus âgé fasse défaut avant les trente ans révolus de la progéniture; de plus la fréquence d’adultère augmente avec la différence d'âges,
  • immigrés, dont la religion ne respecte pas toujours les principes évangéliques,
  • athées, pires que les précédents puisqu'ils privent leurs enfants de toute instruction religieuse dont on connait l'importance dans la création du "moi",
  • prétendants handicapés, dont la partie manquante causerait de graves lacunes à sa progéniture,
  • conjoints précédemment divorcés, et qui ont donc déjà traumatisé plusieurs descendants, peut-être chacun de son côté,
  • enfants de divorcés, qui ont statistiquement tendance à divorcer eux-mêmes,
  • couples formés d'un homme politique et d'une journaliste, qui sont trop sollicités pour durer longtemps,
  • dirigeants politiques, qui n'ont pas le temps d'élever leurs enfants et qui exposent leurs chérubins à des vengeances ou moqueries dont ils se passeraient bien,
  • prêtres, dont le comportement vis à vis des jeunes garçons n'a pas toujours été irréprochables,
  • maires, qui sont clairement en plein conflit d'intérêts.
Ainsi, nous éviterions qu'un prêtre musulman, divorcé d'un  premier mariage gay mais élu de sa commune, ne se marie avec une jeune athée, fille de divorcés handicapés. La vie sera tellement plus belle pour tous les enfants de France!

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