mercredi 10 avril 2013

Hold-up à l'UMP

Rappelez-vous: 5 mai 2012, à la rubrique faits divers, nous relations un hold-up au siège de l'Union pour Moi Président. Ce qui avait surpris les enquêteurs dépêchés sur les lieux, c'est que les braqueurs avaient emporté avec eux de nombreux dossiers, des tonnes de papiers, mais avaient laissé sur place une quinzaine de mallettes remplies d'autant de millions d'€ en espèces (voir affaire Woerth-Bettencourt).
Quels dossiers ultra-secrets pouvaient valoir plus que tout l'argent liquide qui leur tendait les poignées? Les derniers rebondissements semblent ces derniers jours donner forme à une explication aussi étonnante que plausible.

A l'époque, par un raisonnement de pur bon sens, nous déduisions que:
  1. Les voleurs n'étaient pas venus pour l'argent,
  2. ils en disposaient par conséquent aussi facilement et autant qu'ils en souhaitaient,
  3. ils étaient venus chercher autre chose,
  4. leur donneur d'ordre était probablement un acteur important de la vie politique ou économique du pays,
  5. il ne pouvait qu'être un concurrent sinon direct, du moins très proche de l'UMP,
  6. les travaux de l'UMP représentaient pour ce concurrent un enjeu capital.
Ainsi, nous tenions le commanditaire du hold-up: un parti frustré de pouvoir gouvernemental depuis dix ans, en mal d'idées pour diriger le pays, en passe de gagner les élections présidentielles 2012...

Le problème était que nous ne pouvions accuser sans preuves, et des preuves, nous n'en avions pas. Aujourd'hui, le voile se lève. Aujourd'hui réapparait la pièce maitresse du puzzle impensable auquel nos investigateurs ont consacré tout leur temps depuis dix mois. Après le TSCG et le choc de Compétitivité, c'est la réforme du code du travail élaboré par le Medef qui est brandi et adopté par un gouvernement socialiste triomphant.

Mais pas triomphant pour longtemps car, dès la nouvelle connue, une haute dignitaire du Medef nous confie: "Cette réforme représente une étape clef dans  la soumission du petit peuple aux intérêts de nos actionnaires. Nous l'avions confiée à l'UMP qui n'a pas eu le temps de la voter avant de quitter précipitamment le pouvoir, et craignions qu'elle n'ait disparu à jamais. Nous affirmons aujourd'hui que le PS se l'est frauduleusement procurée, puisque leurs députés viennent de la voter, sans y changer une virgule. C'est une honte pour un gouvernement de gauche!"

L'embarras au sein du MEDEF est palpable, la tension, insoutenable. Car se pose le problème du choix du parti à soutenir lors des prochaines élections présidentielles.

De son côté, l'UMP a porté plainte pour vol caractérisé d'idées protégées, plagiat, concurrence déloyale et abus de faiblesse. Le parquet a aussitôt nommé un juge d'instruction pour instruire cette nouvelle affaire dont notre République se serait bien passée.

Se sentant visé par les accusations, Harlem Désir déclare:
 "Votre action en justice est révoltante et raciste. Messieurs de l'UMP, vous n'avez pas le monopole du portefeuille!" 
La réaction du gouvernement ne se fait pas attendre; c'est son chef en personne qui proteste, interrompant soudain son discours d'inauguration d'une nouvelle piste d'atterrissage de parapentes au cœur de la Bretagne:
"Ces accusations mensongères n'honorent pas l'opposition qui se compromet par d'aussi viles attaques. J'ai décidé que nous bénéficions de la présomption d'innocence, et que la justice doit se prononcer dans cette affaire, comme dans les autres. A ce sujet, et pour prouver notre totale confiance dans les institutions de la France, nous nommons une haute autorité indépendante chargée de rendre ses idées aux césars légitimes."
Ainsi, toutes les idées subtilisées lors du braquage de l'UMP ont été retrouvées et mises en œuvre en à peine onze mois. Une question demeure: que va bien pouvoir faire le gouvernement Ayrault pendant les quatre années qui lui restent?





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