- Emmanuel Micron (théâtral): « Bonsoir
Madame la candidate du peuple. »
- Marine La Peine (ironique): « Bonsoir
monsieur le candidat des riches, comment allez-vous ? »
- EM (vaniteux): « Ma foi très bien.
Je vous surpasse au premier tour, j’ai gagné mon pari. »
- MLP (surprise): « Votre pari,
dites-vous ? C’est ainsi que vous décrivez le premier tour de
l’élection présidentielle ? »
-EM (déclamatoire): « Avouez que ce
n’était pas évident il y a un an. Issu de la majorité
présidentielle, ayant eu un rôle stratégique tout au long du
quinquennat Hollande, confronté à l’impopularité des mesures
prises pendant ces 5 années, je n’avais aucune chance de m’en
sortir. Surtout si l’on tient compte des poids lourds qui, à
gauche comme à droite, détenaient une légitimité autrement plus
forte que la mienne. Imaginez que j’ai dû persuader Hollande de
baisser les bras (ce fut le plus facile), refuser de participer aux
primaires (la loose complète, ces primaires qui devaient
sélectionner le looser Valls), neutraliser Fillon pour finalement
bénéficier du petit coup de pouce de la Providence : avec la
sélection du benêt et le ralliement des écolos, c’est Mélenchon,
mon plus sérieux concurrent, qui était ligoté. J’ai eu chaud, je
vous le dis. »
- MLP (soulagée): « Moi aussi
d’ailleurs. Mais de surcroît, vous avez eu un soutien indéniable
de la presse des milliardaires. La même que Sarkozy il y a 10 ans. »
- EM (enjoué): « Plus BFM-TV de mon
ami et ancien client (banque Rothschild) P. Drahi, dont j’ai
autorisé l’achat de SFR en tant que ministre de l’économie (car
Arnaud, l’autre benêt, s’y était opposé). Cette petite
opération a permis au groupe de Patrick de s’enrichir de quelques
milliards. Il me devait bien ce menu service... »
- MLP (interloquée): « Et vous
l’admettez en plus ? »
- EM (hautain, puis méprisant): « Pourquoi
me cacher ? Ces pauvres nazes ne comprennent rien à la
politique ni aux affaires. Je pourrais leur dire que j’adore le
fric et que je les encule, qu’ils admireraient ma sincérité. Bien
sûr, je suis plus discret sur le cas de Fifi, mais on s’est pas
mal débrouillés pour le cramer celui-ci... Il était tellement
occis qu’il n’a pas pu en bouger une. Un vrai lapin pris dans les
phares d’une voiture ! A côté de moi, Nico est une probe
vierge effarouchée rongée par les scrupules et l’esprit de
repentance. »
- MLP (condescendante): « Moi, j’ai
juste eu à refuser la convocation du juge et à expliquer à ces
cons d’orchidoclastes que j’étais au-dessus de cela, et il m’ont
lâché les burnes avec les indemnités parlementaires. Résultat :
je suis opposée au candidat propulsé par le système dont je
rêvais. »
- EM (docte): « Ne vous leurrez point :
mes amis et moi ont mis en sourdine les enquêtes et les critiques
des rédactions. Car si je suis votre concurrent idéal, vous me le
rendez bien. Grâce à vous, mon élection est garantie. Je n’ai
qu’à susurrer aux journalistes qu’il faut faire barrage à votre
idéologie raciste, et ils reprennent en chœur mon injonction sur
tous les tons, de gauche à droite, pour mon plus grand plaisir. Même
Ségolène a demandé à Mélenchon de « se ressaisir ».
Quelle blague ! »
- MLP (ébaubie): « Cornegidouille,
votre arrogance dépasse déjà la mienne, vous êtes incorrigible.
Voyez-vous, ce qui nous réunit, au-delà de ce second tour, c’est
notre capacité à convaincre une minorité de gens qui nous
permettront de rouler tous les autres dans la farine. »
- EM (reprenant la main): « Nous,
dites-vous ? Je n’ai aucune intention de vous accorder la
moindre parcelle de mon succès, vieille donzelle. Je suis opposé à
toute forme de partage ou de mutualisation. Je ne nie pas que vous
m’aurez été utile, et je ferai tout pour que cela continue, mais
il n’est pas question que cela se sache ou se voie, croyez-moi. Il
y a quand même des limites à leur crédulité ! » (rire
sardonique)
- MLP (menaçante): « Une précaution
toutefois. Ne sois pas trop arrogant avec moi, mon petit bonhomme. Je
veux bien rester utile, mais il va falloir causer contreparties, ami
de la couronne ! »
- EM (changeant de ton): « De quoi
veux-tu parler, ribaude ? Ça a à peine dix ans de moins que ma
femme, et ça a des prétentions ? T’as d’la chance d’être
bonne, parce que sinon, je t’aurais giflée. Là, tu te contenteras
d’une fessée, gourgandine. »
- MLP (câline): « Hmmm, j’tadore
quand tu me parles comme ça mon manuchounet. Allez, faut que j’te
laisse. Rends-moi mon string, bisous, à bientôt ! »
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