jeudi 14 mars 2013

Exclusif : sous le feu des djihadistes du Nord-Mali avec les légionnaires

C'est le titre du reportage du journaliste de France 24 qui couvre en ce 13 mars 2013 la guerre au Mali. Car malgré la neige et le froid dans le nord de la France, malgré l'élection hier soir du nouveau Pape, sujets qui à eux seuls représentent 85% de l'information des grands médias ces dernières 48h, la guerre menée par la France au Mali continue.

 
 Et que nous apprennent ces images "exclusives"?

Que "la température atteint déjà 45°C (à 9h30) et les sacs des militaires pèsent près de 50 kg", et surtout que "de violents combats s’ensuivent entre les légionnaires et les combattants islamistes", faisant "quatre morts côté djihadiste, aucune victime parmi les soldats français".

Ici, nous avons envie de saluer le courage de ces soldats dévoués, au péril de leur vie , à la cause anti-terroriste si chère au regretté G.W. Bush. Nous sommes saisis d'effroi, à l'idée que le reporter puisse perdre la vie, pour la seule raison de nous tenir informés de cette guerre atroce.

Mais bien vite, les "violents combats" s'achèvent, et nous passons de l'autre côté de la ligne de front. Le seul survivant de ces terroristes fanatiques continue de se terrer dans l'ombre d'une anfractuosité rocheuse.

Sommé de se découvrir par nos glorieux vainqueurs, c'est un enfant blessé et terrorisé qui apparait devant la caméra. Les images de ce reportage exclusif commencent à dévoiler une réalité bien différente des commentaires qui l'accompagnent.

L'armée française fait la guerre à des enfants "enrôlés de force" selon le journaliste. Celui-ci aurait 16 ans "tout au plus", et les plus jeunes, 15 ans. Quatre sont morts, "détruits" comme disent notre Président de la République et le chef du commando parachutiste, sur les cinq qui constituaient l'armée djihadiste ce dimanche 10 mars 2013.

Car ces termes de djihadiste, d'islamiste, de terroriste, sont importants. Ils justifient l'intervention militaire au Mali aux yeux de l'opinion. Peu importe que le Parti Socialiste français soutienne un gouvernement islamiste comme celui de la Tunisie, et sollicitent les investissements qatari sur son sol. Au Mali, même les enfants sont de dangereux terroristes islamistes. Si l'on n'est pas trop assoupi devant son téléviseur, on se demande comment ce journaliste a pu le vérifier en aussi peu de temps, alors que le gamin est immédiatement fait prisonnier par les militaires qui le conduisent vers leur état-major pour interrogatoire.

Leurs armes sont confisquées, sans que le reportage ne puisse nous les montrer. Nous sommes au cœur de l'assaut, nous apercevons les corps des victimes, mais les armes de nos adversaires restent invisibles. Etonnant, non?

Pourquoi ai-je désormais le sentiment que l'information, la vraie, celle qui permettrait au citoyen français de se faire une idée affranchie de la propagande politico-militaire, restera cachée par le secret de l'interrogatoire de ce jeune garçon? Pourquoi les soldats autorisent-ils le reporter à filmer l'"ennemi", mais interdisent tout entretien avec lui? Et pourquoi le journaliste n'exprime-t-il aucun doute sur la véracité de l'histoire qu'on lui demande de raconter?

Et ce gamin, enrôlé par les uns, interrogé par les autres, qu'adviendra-t-il de lui? Relâché en plein désert? Torturé? Retourné comme agent de renseignement? Tué par ses compagnons d'armes, en punition d'une éventuelle intelligence avec l'ennemi? Jamais nous ne le saurons, c'est trop risqué pour ceux qui nous manipulent, lui, et nous...


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