lundi 4 février 2013

Article 23, le film.

Par Jean Pierre Delépine, Cinéaste Engagé, Auteur et réalisateur du Film Article 23 (paru sur le blog de Mediapart le 26 novembre 2012).

Je ne suis pas un professionnel du cinéma, je suis juste un salarié qui en a eu marre de voir des gens poussés au suicide par des entreprises qui violent en permanence et en toute impunité l'Article 23 de la Déclaration Universelles des Droits de l'Homme qui prévoit que tout être humain a le droit de travailler dans des conditions équitables.

J'accuse toutes ces entreprises FT, La poste, Renault, Areva, ... etc ... de violation de l'article 23, et demande au TPI de convoquer immédiatement tous ces dirigeants de toutes ces entreprises à comparaître sous le chef d'accusation de crime contre l'humanité, et de violation de l’article 23 des droits de l’homme.

Je demande aux politiques, sénateurs et au gouvernement de faire passer une loi punissant le harcèlement conduisant au suicide des salariés d'une peine ferme de 15 années de prison assortie d'une amende de dix millions d'euros.

Je demande également au gouvernement que pour toute la chaîne de management (du président jusqu’au cadre manager de terrain en charge directe du management d’équipe), soit prévue la responsabilité pénale de toute personne ayant en charge le management humain. Et ainsi de rendre possible l’accusation de mise en danger d’autrui et de non assistance à personne en danger. Actuellement la seule responsabilité pénale n'est reconnue que pour les cadres de direction membre du comité de direction, en clair les très hauts cadres supérieurs, ce qui exclue les managers de terrains qui eux véhiculent impunément la violence au quotidien.

Je demande au gouvernement de reconnaître le statut de victime pour tous suicides causés par l'entreprise; celle-ci devra impérativement et intégralement prendre en charge financièrement les familles des victimes, à vie, sans avoir recours à la reconnaissance du TASS pour faute inexcusable.

J'accuse le MEDEF d’être bienveillant avec les entreprises qui ont de telles pratiques, et lui demande d’exclure immédiatement tout dirigeant et son entreprise de cette organisation, et de la mettre sous surveillance constante afin qu'il ne lui soit pas permis de revenir au MEDEF sans avoir radicalement changé de politique et de stratégie.

Je demande au gouvernement et à la justice de punir les pratiques de recrutement sexistes, discriminatoires, racistes, intrusives de la vie privée, ainsi que celles s'opposant à l’emploi pour tous et droit au travail pour tous, violant ainsi l’article 23 de la déclaration des droits de l’homme.

Je demande aux pouvoir politiques de considérer l'élaboration d'une loi obligeant les entreprises à faire suivre à tous managers d'équipe et de ressource humaine, un formation en psychologie du travail et de management humain, débouchant sur un certificat d'aptitude au management agissant clairement comme un permis de manager des ressources humaines.

Je demande au gouvernement d'établir au plus vite une Charte Éthique & Bonnes Pratiques concernant le Recrutement et la Management des personnes. [...] Le salarié ainsi que le chercheur d'emploi doivent pouvoir identifier clairement quelles entreprises se déclarent soucieuse des conditions de management et de travail de ses employés.

Je demande au gouvernement de créer un document administratif (type cerfa) préalable à l'embauche (de quelque manière que ce soit, CDI,CDD, STAGE, INTERIM, etc …); toute entreprise devra y préciser les critères de sélection du candidat, clairement et complètement établis. Ce formulaire sera OBLIGATOIREMENT envoyé au pole en emploi, et ce même s'il s'agit d'un recrutement effectué en interne ou par un cabinet de recrutement.

Je demande au gouvernement d'obliger les entreprises de rendre public les statistiques concernant leur embauches et en particulier sur les embauches de personnes appartenant aux catégories les moins souvent embauchées (c'est à dire, issues de l'immigration, femmes avec enfants à charges, senior, handicapées, en réinsertion, etc …). L'opinion publique a le droit d'être informée sur l'engagement social des entreprises en matières de recrutement, tout comme par la qualité de son management humain et également de politique salariale, de licenciement, etc …, et ainsi de décider librement de boycotter toutes entreprises ayant des agissements anti-sociaux.

Ceci permettant à contrario aux entreprises ayant éthique et responsabilité sociale, d'être valorisées à leur juste mesure au regard de l'opinion publique.


                                               Jean Pierre Delépine
                                               Cinéaste Engagé
                                               Auteur et réalisateur du Film Article 23

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Insérez votre commentaire ici