lundi 15 avril 2013

Bis repetita placent, on prend les mêmes et on recommence… Austérité, à l'infini...

Tout d'abord, on "invite" les gouvernements grecs successifs à "moderniser" leur pays par des programmes d’infrastructures et de défense inutiles dont les Jeux Olympiques de 2004 ont été l'aboutissement apothéotique.
Simultanément, on fait appel à Goldman-Sachs pour planquer les dettes abyssales générées par l'acte I dans des instruments financiers opaques. Au moment où (avant que?) le pourrissement de la situation est jugé comme suffisamment avancé, on fait mine de s'apercevoir de la situation financière catastrophique de la Grèce, non sans avoir préparé un "story-telling" simpliste destiné à obtenir le consentement de l'opinion publique sidérée:
"on vous avait prévenus que vous viviez au-dessus de vos moyens, que la fraude fiscale généralisée ne vous porterait pas chance, et que le travail dissimulé n'était pas durable dans ces proportions"
auquel on ajoute la menace effrayante de la perte  des dépôts des petits épargnants, déjà pas bien riches, dont les banques détiennent l'ensemble de la dette, avec hypothèse de faillite systémique du réseau des banques européennes pour qu'au bout du compte, le peuple grec soit la cible désignée de l'ensemble de la communauté européenne.

On sort alors le FMI de la trousse à outils libéraux: réduction des dépenses de l'Etat, bien connu partout dans le monde pour gaspiller l'argent public; baisse de salaire et licenciement dans la fonction publique; réduction du montant des pensions, et recul de l'âge de la retraite... Je m'arrête là, tout le monde connait la musique au point de ne même plus s'en étonner.

Bien sûr, les mesures préconisées, et finalement imposées par voie "démocratique", s'avèrent "insuffisantes" (contre-productives), et "il faut" alors privatiser le bien public. C'est pourquoi aujourd'hui, la Grèce brade ses entreprises publiques, ses ressources et ses iles aux détenteurs des capitaux qui gagnent deux fois: lors de la phase d'endettement pour dépenses superflues, puis lors de la liquidation. En à peine dix ans, la Grèce est livrée pieds et poings liés au grand banditisme financier. Le chômage et les salaires en baisse font de ce pays un nouvel Eldorado pour tous ces entrepreneurs dont on nous ressasse qu'il n'ont de cesse de créer des emplois...

Un exemple isolé, théorie du complot, me direz-vous? Voyez donc la Stratégie du Choc. La méthode et ses effets restent toujours les mêmes.

Ainsi, on ne pourra pas dire qu'"on ne savait pas". N'aviez-vous pas remarqué cette étonnante similitude qui ne manque pas de sel: l'artisan de la politique d'austérité en Grèce fut Papandréou, nommé premier ministre en octobre 2009 en sa qualité de président du parti socialiste grec (Pasok), à la suite d'un gouvernement libéral de mèche avec Goldman sachs. Sous prétexte de découvrir une situation financière catastrophique, il tourne le dos à son programme électoral en à peine deux semaines.

Alors, François Hollande, c'est toi qui est missionné pour siphonner la France? Quand tu  dis que les outils sont en place, et qu'il suffit d'attendre leurs effets, ce n'est pas de baisse de chômage dont tu parles, mais bien de l'érosion progressive du "pacte social" français... You're dangerous!

La politique économique consistant à réduire l'espace public pour le livrer au capitalisme est une machine à broyer la démocratie. Plus elle progresse, plus le pouvoir échappe aux politiques, et donc au peuple. A son terme, le bien commun est détruit, l'Etat de droit laisse place à la loi du plus fort, qu'il soit riche ou sans scrupule. Et ce n'est pas pour déplaire aux plus riches, qui savent s'attacher les services d'hommes de main. Quant aux autres, qu'ils s'étripent les laisse indifférents...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Insérez votre commentaire ici